Qu’est-ce que le Qi ?

Le Qi (气) est un concept issu des cultures chinoise et japonaise. S’il n’a aucun équivalent précis en Occident, on peut identifier des points communs avec la notion grecque de πνεῦμα / pneûma («souffle»), et avec la notion d’esprit (en latin « spiritus » dérivé de spirare, souffler), qui signifie souffle, vent.

Le Qi est un souffle vital qui anime et accompagne la naissance, l’existence et la mort dans un cycle permanent de renouvellement. Il s’agit d’un principe fondamental et unique, qui donne à l’univers et aux êtres leur forme, tout en les transformant sans cesse. Il circule indifféremment dans les choses et les êtres, les reliant en permanence. Associant l’esprit et le monde, le Qi illustre l’idée d’une communion essentielle entre microcosme et macrocosme : « nous ne possédons pas le chi, nous sommes le chi ». L’être humain est ainsi pensé comme un cosmos en miniature.

Dans la pensée chinoise, la nature est harmonieuse parce que le Qi s’y manifeste selon la loi naturelle du Tao. Le Tao est le principe par lequel le Qi parvient à un état d’équilibre entre yin et yang, formes sans cesse changeantes de l’inspiration et de l’expiration du monde. Il convient de chercher à reproduire cet état naturel d’harmonie dans toutes les activités humaines: une toile de maître est ainsi jugée harmonieuse si le Qi y « circule » de façon harmonieuse, donnant des tonalités, couleurs et contrastes équilibrés (pour l’œil).

Le Qi est perçu comme participant à l’évolution spirituelle  d’un  être.  C’est  en  raffinant  le souffle par des opérations « d’alchimie corporelle » que le pratiquant espère progresser dans son développement spirituel, et atteindre un état mental censé rejoindre le fonctionnement fondamental du cosmos. Dans la philosophie confucianiste, le corps et l’esprit sont même intimement dépendants l’un de l’autre ; les philosophes travaillent leur Qi grâce au corps pour affiner leur morale.