Le Yin (陰) et le Yang (陽) sont des forces complémentaires et interdépendantes. Dans la culture traditionnelle chinoise, l’harmonie est considérée comme le principe de base de l’ordre du monde, dans lequel le Yin et le Yang sont en éternelle complémentarité et en éternel changement. Etymologiquement, les caractères du Yin et du Yang signifient ombre et lumière. L’idéogramme ancien Yin, la partie noire du cercle, représente une colline et ses nuages. Le Yin représente des choses aussi diverses que la négativité, la passivité, la gentillesse, l’intériorité, la féminité, la lune, les ténèbres, la nuit … Le Yang, pour sa part, peut représenter la positivité, l’activité, la fermeté, l’extériorité, la masculinité, la lumière, le jour, etc. … L’erreur commune des occidentaux est d’envisager les deux forces comme une dualité. En réalité, les deux entités n’en font qu’une et ne peuvent être séparées. Chaque chose possède sa complémentarité, et toutes les complémentarités coexistent sans exclure leurs contraires, dont elles sont en fait dépendantes. Le Yin et le Yang s’opposent dans un équilibre toujours en mouvement et se complètent dans l’intelligence de leur mise en œuvre.
Dans le symbole du Yin et du Yang (le taiji), on trouve un point blanc dans la partie noire et un point noir dans la partie blanche. Cela illustre que rien ne peut survivre longtemps en restant dans l’extrême, que ce soit celui du pur Yin (négativité) ou du pur Yang (positivité). Lorsque le mouvement Yin-Yang coule vers l’un de ses extrêmes, la réaction est inévitable: lorsque Yang arrive à son extrême, il se change en Yin, et réciproquement, chacun étant la cause et le résultat de l’autre.
En kung-fu, cette notion est omniprésente sous la forme d’attaque et de défense, d’ouverture et de fermeture, de haut et de bas, de grand et de petit, de souple et de dur, de vide et de plein, de lenteur et de rapidité, d’intérieur et d’extérieur, etc. … La souplesse et la puissance, notamment, sont deux forces interdépendantes et complémentaires: le but est de parvenir au maintien d’une parfaite balance entre celles-ci. Au lieu d’opposer la force à la force, la pratiquant des arts martiaux complète le mouvement de son adversaire, puis lui emprunte sa force.
Lectures recommandées: 20 clés pour comprendre les sagesses chinoises, collectif, Albin Michel ; Le tao du kung-fu, Bruce Lee, Trédaniel.