XIN NIAN KUAI LE ! (Bonne année !)

La 12ème Salamandre vous souhaite une très heureuse année du Coq de Feu !

Le nouvel an chinois, qui suit un calendrier spécifique dépendant des cycles lunaires, marque l’entrée dans une nouvelle année correspondant à l’un des douze signes, pour douze animaux: Rat, Buffle, Tigre, Lapin, Dragon, Serpent, Cheval, Chèvre, Singe, Coq, Chien ou Cochon. Le 28 janvier 2017, nous sommes entrés dans l’année du Coq.

Outre les animaux, les années lunaires sont également caractérisées par l’un des 5 éléments: le Feu, la Terre, le Métal, l’Eau et le Bois. Contrairement à d’autres animaux, le Coq n’est associé qu’à un seul élément: le Feu.

Cette exclusivité créé un déséquilibre énergétique qui n’est pas très favorable: aussi l’horoscope vous recommande-t-il de ne pas investir dans de gros projets cette année ! A moins de le faire durant l’automne ou encore lors des deux dernières semaines de chaque saison. En effet, les périodes de fin des saisons sont représentées par l’élément Terre, élément très important et utile pour ses vertus stabilisatrices.

Qu’est-ce que le Qi ?

Le Qi (气) est un concept issu des cultures chinoise et japonaise. S’il n’a aucun équivalent précis en Occident, on peut identifier des points communs avec la notion grecque de πνεῦμα / pneûma («souffle»), et avec la notion d’esprit (en latin « spiritus » dérivé de spirare, souffler), qui signifie souffle, vent.

Le Qi est un souffle vital qui anime et accompagne la naissance, l’existence et la mort dans un cycle permanent de renouvellement. Il s’agit d’un principe fondamental et unique, qui donne à l’univers et aux êtres leur forme, tout en les transformant sans cesse. Il circule indifféremment dans les choses et les êtres, les reliant en permanence. Associant l’esprit et le monde, le Qi illustre l’idée d’une communion essentielle entre microcosme et macrocosme : « nous ne possédons pas le chi, nous sommes le chi ». L’être humain est ainsi pensé comme un cosmos en miniature.

Dans la pensée chinoise, la nature est harmonieuse parce que le Qi s’y manifeste selon la loi naturelle du Tao. Le Tao est le principe par lequel le Qi parvient à un état d’équilibre entre yin et yang, formes sans cesse changeantes de l’inspiration et de l’expiration du monde. Il convient de chercher à reproduire cet état naturel d’harmonie dans toutes les activités humaines: une toile de maître est ainsi jugée harmonieuse si le Qi y « circule » de façon harmonieuse, donnant des tonalités, couleurs et contrastes équilibrés (pour l’œil).

Le Qi est perçu comme participant à l’évolution spirituelle  d’un  être.  C’est  en  raffinant  le souffle par des opérations « d’alchimie corporelle » que le pratiquant espère progresser dans son développement spirituel, et atteindre un état mental censé rejoindre le fonctionnement fondamental du cosmos. Dans la philosophie confucianiste, le corps et l’esprit sont même intimement dépendants l’un de l’autre ; les philosophes travaillent leur Qi grâce au corps pour affiner leur morale.

Bonne année du Singe !

A l’occasion du nouvel an chinois, La 12ème Salamandre vous souhaite une excellente année du Singe !

Le calendrier astrologique chinois (apparu sous le règne de l’empereur Huang Di au IIIème millénaire avant Jésus-Christ) ne dépend pas du soleil comme les signes du Zodiaque, mais de la lune. Les années ne commencent pas le 1er janvier, mais sont fonction des années lunaires: par rapport au calendrier grégorien utilisé en Occident, la date est fluctuante. A chaque année lunaire est associée un animal, parmi les douze que compte l’astrologie chinoise: le temps est organisé autour de ce cycle qui recommence à chaque fois que le précédent se termine.

Le 8 février 2016, c’est l’année du Singe qui démarre, et succède à l’année de la Chèvre. Selon les spécialistes, nous passerons ainsi d’une année Yin plutôt zen à une année Yang plutôt tonique, active, positive, orientée vers la vie sociale et le monde extérieur. Dynamique, effronté et exubérant, la facétieux animal invitera à trouver des moyens non conventionnels pour régler les problèmes: c’est le moment d’oser être différent pour atteindre le succès. Mais il conviendra également de garder la tête froide, pour composer avec une certaine forme de risque, de désordre et de conflit.

Le temple de Shaolin

Le monastère Shaolin (少林寺 : Shàolín Sì) est un temple bouddhiste Chan situé sur le mont Song dans la province du Henan (Chine). Le terme Shaolin est formé de 少 (shào, « jeune ») et de 林 (lín, « forêt »). Avec 寺 (sì, « monastère, temple »), la traduction de 少林寺 est donc: « monastère de la jeune forêt ».

Edifié à la fin du Ve siècle, le monastère représente un lieu mythique des arts martiaux chinois externes, au point d’avoir donné son nom au « style Shaolin ». D’après la légende, le moine indien Bodhidharma arriva au monastère au VIe siècle et développa l’enseignement du bouddhisme Chan, ainsi que d’une pratique martiale destinée à aider les moines à se défendre des animaux et brigands. Les moines ont pris progressivement dans la culture populaire l’image d’Epinal d’une résistance héroïque au cours de plusieurs épisodes durant lesquels le temple aurait été attaqué, voire détruit, par des bandits ou des gouvernements hostiles aux valeurs du monastère (comme par exemple l’incendie intervenu en 1647 sous l’empereur Shunzhi).

Ces récits, qui apparaissent communément dans l’histoire des arts martiaux, dans la littérature, ou au cinéma, … sont vraisemblablement tous inventés. Pour les chercheurs contemporains, leur intérêt porte principalement sur leur rôle dans le folklore, et les indices qu’ils donnent sur l’histoire des sociétés secrètes. Mais la véritable histoire de Shaolin reste pour l’essentiel un mystère. Ce qui est sûr, c’est que le temple a été détruit quasi totalement par le Kuomintang en 1928, reconstruit, puis durablement fermé par les gardes rouges en 1966. Rouvert en 1981, le monastère a gagné depuis cette date une popularité planétaire grâce à des démonstrations d’une grande perfection technique réalisées partout à travers le monde.

Kung fu dans la vallée des singes

La vallée des singes est située au coeur des montagnes de Wudang, dans la province de Hubei en Chine. Son nom originel (traduit en anglais par Carefree Valley, vallée de l’insouciance) a laissé la place à une nouvelle appellation évoquant les singes qui y vivent en liberté. Ceux-ci font sensation auprès des visiteurs, venus observer ces animaux dans une nature qui offre des possibilités de promenades multiples.

Lors du stage organisé par La 12e Salamandre sur le mont Wudang en août 2015, les participants ont pu découvrir ce havre de verdure et y assister à des démonstrations de kung fu (épée, chaine, hallebarde). Berceau des arts martiaux internes, le mont Wudang montre un attachement fort à cette discipline. Une des scènes de Karaté Kid (version kung fu, avec Jackie Chan) y a d’ailleurs été tournée.

Le non-agir et le Wushu

Le non-agir (無爲, Wuwei) est certainement l’un des concepts les plus obscurs de la philosophie chinoise. La traduction française n’aide pas à rendre cette notion plus compréhensible: en effet, le terme de « non-agir » est trop passif pour correspondre à l’idée. Il est plus juste de comprendre « agir au moment opportun » ou « laisser le cours des choses s’opérer sans intervenir de manière maladroite ou inappropriée ». Le Wuwei ne signifie pas ne rien faire, mais laisser l’esprit en paix, lui faire confiance en le laissant travailler par lui-même.  Wuwei signifie donc action spontanée, action de l’esprit. L’art du Tao réside dans une vie menée en harmonie, sans planifier, sans forcer, sans chercher, sans désirer, simplement comme cela survient.

Ce principe s’applique dans le Wushu en agissant au moment critique et non pas trop tôt ou trop tard. Au cours de l’entrainement avec un partenaire, un pratiquant des arts martiaux apprend à s’oublier et suit les mouvements de son opposant, laissant son esprit libre de faire ses propres contres, sans délibération interférente. Au fur et à mesure qu’il gagne en maturité, le pratiquant voit sa façon d’appliquer les techniques évoluer vers un état de non-réflexion.

Lectures recommandées: Les 3 sagesses chinoises, C.J.D Javary, Albin Michel ; 20 clés pour comprendre les sagesses chinoises, collectif, Albin Michel ; Le grand livre du kung-fu wushu, R Itier, De Vecchi ; Le tao du kung-fu, Bruce Lee, Trédaniel

Les 5 éléments et les arts martiaux chinois

On désigne par « 5 éléments »  (Wu Xing) le bois, le feu, le métal, l’eau et la terre. Dans la théorie du même nom, les 5 éléments s’engendrent et se contrecarrent. Ces principes sont basés sur des observations de la vie quotidienne, étroitement liés aux activités de production. Ainsi, il est facile de constater que le bois brûle pour donner du feu. Des cendres et de la terre résultantes, on extrait le minerai pour fondre le métal, qui est alors liquide comme l’eau. Enfin, l’eau est indispensable à la croissance des végétaux. Les 5 éléments s’engendrent donc l’un l’autre. Inversement, l’eau éteint le feu, le feu fond le métal, le métal coupe le bois, le bois pousse à travers la terre et les digues en terre arrêtent l’eau: les 5 éléments se contrecarrent. Il existe un ordre de création, dit « cycle Cheng », et un ordre de destruction, dit « cycle Ko ». Dans de nombreuses représentations graphiques, les éléments sont liés par un cercle exprimant la relation de création (Cheng), tandis qu’un pentagramme symbolise les relations de soumission (Ko) de chacun envers les autres.

La théorie des cinq éléments est présente dans la médecine traditionnelle chinoise, elle même très liée aux arts martiaux. Dans les règles ancestrales du Wushu, ces cinq agents sont une expression de la force selon les correspondances suivantes: le feu représente l’énergie montante ou ascendante, le bois l’énergie d’expansion ou d’explosion, la terre l’énergie de translation ou de rotation, le métal l’énergie de concentration ou d’implosion, et l’eau l’énergie descendante ou d’abaissement. L’utilisation de ces énergies doit s’orchestrer en harmonie avec les mouvements du Wushu. Par exemple, pour toutes les techniques de saut, l’énergie du feu est utilisée ; pour les mouvements de projection l’énergie de l’eau est requise.

Lectures recommandées: Les 3 sagesses chinoises, C.J.D Javary, Albin Michel ; Le grand livre du kung-fu wushu, R Itier, De Vecchi.

Le Yin, le Yang et le Kung Fu

Le Yin (陰) et le Yang (陽) sont des forces complémentaires et interdépendantes. Dans la culture traditionnelle chinoise, l’harmonie est considérée comme le principe de base de l’ordre du monde, dans lequel le Yin et le Yang sont en éternelle complémentarité et en éternel changement. Etymologiquement, les caractères du Yin et du Yang signifient ombre et lumière. L’idéogramme ancien Yin, la partie noire du cercle, représente une colline et ses nuages. Le Yin représente des choses aussi diverses que la négativité, la passivité, la gentillesse, l’intériorité, la féminité, la lune, les ténèbres, la nuit … Le Yang, pour sa part, peut représenter la positivité, l’activité, la fermeté, l’extériorité, la masculinité, la lumière, le jour, etc. … L’erreur commune des occidentaux est d’envisager les deux forces comme une dualité. En réalité, les deux entités n’en font qu’une et ne peuvent être séparées. Chaque chose possède sa complémentarité, et toutes les complémentarités coexistent sans exclure leurs contraires, dont elles sont en fait dépendantes. Le Yin et le Yang s’opposent dans un équilibre toujours en mouvement et se complètent dans l’intelligence de leur mise en œuvre.

Dans le symbole du Yin et du Yang (le taiji), on trouve un point blanc dans la partie noire et un point noir dans la partie blanche. Cela illustre que rien ne peut survivre longtemps en restant dans l’extrême, que ce soit celui du pur Yin (négativité) ou du pur Yang (positivité). Lorsque le mouvement Yin-Yang coule vers l’un de ses extrêmes, la réaction est inévitable: lorsque Yang arrive à son extrême, il se change en Yin, et réciproquement, chacun étant la cause et le résultat de l’autre.

En kung-fu, cette notion est omniprésente sous la forme d’attaque et de défense, d’ouverture et de fermeture, de haut et de bas, de grand et de petit, de souple et de dur, de vide et de plein, de lenteur et de rapidité, d’intérieur et d’extérieur, etc. … La souplesse et la puissance, notamment, sont deux forces interdépendantes et complémentaires: le but est de parvenir au maintien d’une parfaite balance entre celles-ci. Au lieu d’opposer la force à la force, la pratiquant des arts martiaux complète le mouvement de son adversaire, puis lui emprunte sa force.

Lectures recommandées: 20 clés pour comprendre les sagesses chinoises, collectif, Albin Michel ; Le tao du kung-fu, Bruce Lee, Trédaniel.