Le non-agir et le Wushu

Le non-agir (無爲, Wuwei) est certainement l’un des concepts les plus obscurs de la philosophie chinoise. La traduction française n’aide pas à rendre cette notion plus compréhensible: en effet, le terme de « non-agir » est trop passif pour correspondre à l’idée. Il est plus juste de comprendre « agir au moment opportun » ou « laisser le cours des choses s’opérer sans intervenir de manière maladroite ou inappropriée ». Le Wuwei ne signifie pas ne rien faire, mais laisser l’esprit en paix, lui faire confiance en le laissant travailler par lui-même.  Wuwei signifie donc action spontanée, action de l’esprit. L’art du Tao réside dans une vie menée en harmonie, sans planifier, sans forcer, sans chercher, sans désirer, simplement comme cela survient.

Ce principe s’applique dans le Wushu en agissant au moment critique et non pas trop tôt ou trop tard. Au cours de l’entrainement avec un partenaire, un pratiquant des arts martiaux apprend à s’oublier et suit les mouvements de son opposant, laissant son esprit libre de faire ses propres contres, sans délibération interférente. Au fur et à mesure qu’il gagne en maturité, le pratiquant voit sa façon d’appliquer les techniques évoluer vers un état de non-réflexion.

Lectures recommandées: Les 3 sagesses chinoises, C.J.D Javary, Albin Michel ; 20 clés pour comprendre les sagesses chinoises, collectif, Albin Michel ; Le grand livre du kung-fu wushu, R Itier, De Vecchi ; Le tao du kung-fu, Bruce Lee, Trédaniel